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Daida la vida !

Créé en 2014

Musique – Poésie – Marionnettes – Chant

Durée : 1h

Le spectacle

Daïda la vida est un spectacle né du désir de rendre hommage au poète Alan Pelhon, originaire de Coaraze. Il sera créé en 2014 à l’occasion de l’anniversaire des 20 ans de sa mort. La compagnie Gorgomar réunit pour cette nouvelle création Benjamin Novarino-Giana chanteur, Thomas Garcia et Antoine Hansberger musiciens, et Aurélie Péglion, comédienne-marionnettiste.

Ce spectacle bilingue (français-occitan) qui mêle musique, chant, théâtre et marionnettes, sera un voyage dans l’univers de Pelhon à travers des textes tirés de trois publications : Jorns sensa testa (Esper, Nice 1976), Coma una musica (Z’éditions, Nice 1989) Vi devi parlar (La Dralha, Nice, 2004).

La poésie au centre de la cité

La création de ce spectacle est venue de la nécessité de « Dire », urgence absolue de retisser du lien parmi les hommes. En tant qu’artiste, la remise en question est permanente. Dans la période actuelle, notre rôle d’artiste et notre place dans la société sont capitaux. Portés par la langue d’Alan Pelhon, nous voulons apporter la poésie sur la place publique. Pelhon, poète occitan, aède du XXe siècle, nous porte par sa poésie épique et nous parle du réel.

Nous voulons croire à la poésie comme catalyseur nous permettant de surmonter nos crises

L’écriture de Pelhon fait corps avec la vie. À son image, elle est ainsi faite de paradoxes, voltefaces et renversements permanents. Oscillant définitivement entre le dire et l’écrire, entre le cri non prémédité et le travail du texte, la poésie de Pelhon est traversée par une tension extrême, à l’image du fil de l’araignée ou celui que parcourt le funambule, toujours prêt à se rompre.

L’auteur

Alain Péglion dit Alan Pelhon. Né à Coaraze (Alpes-Maritimes) en 1946 et disparu encore jeune en 1994, Alan Pelhon compte parmi les voix les plus significatives de la création niçoise contemporaine. Comme pour nombre d'auteurs occitans de cette génération, l'écriture se double chez lui de la performance orale. Avec lui, la poésie est descendue dans les rues. Elle est entrée dans les cafés et les théâtres pour être mise en scène, pour être dite, populaire en même temps que cultivée. Instituteur, conteur, poète et acteur, il s'est souvent accompagné de son ami le chanteur Mauris. Malgré une bibliographie plutôt exiguë, il est l’auteur d’une œuvre riche et diverse écrite dans son occitan Coarazien, niçart de la haute vallée du Paillon. Alan Pelhon a su mêler volontarisme structurel de l’écriture et authenticité, poésie populaire et cultivée, toujours avec beaucoup de force, de conviction et d’humanisme. Son existence est marquée par des deuils successifs, ainsi que par la maladie qui influencera fortement son écriture.

Ensucat per la raissa dei mòts / M’en vau coma un fòl

Bramar ai esparviers que siau viù / Que non mi fan pas paur

E qu’ai vist un pescador en riba de mar / Si plorant de veire l’auba tant bèla

E lo sieu còr tant pichin *

*Assommé par le déferlement des mots / Je m’en vais comme un fou / Hurler aux éperviers que je suis vivant / Qu’ils ne m’effraient pas / Et que j’ai vu au bord de la mer un pêcheur / Pleurant de voir l’aube si belle / Et son cœur si petit

La formation musicale

Le style musical balance entre tradition et modernité en empruntant au genre rock, blues grass, ballades aux sonorités Gainsbourgiennes, tarentelles et valses, morceaux instrumentaux et vocaux, ambiances éthérées…

Benjamin Novarino Giana : chant, percussion pieds-mains, bendir, tambourin. Il apporte son univers de chanteur occitan puissant et agile, son expérience scénique au sein du Cor de la Plana, son attachement au pays de Nice et aux textes d’Alan Pelhon.

Thomas Garcia : guitare, boucles acoustiques, bruitages, scie musicale, chant. Il donne une couleur musicale visuelle et poétique en utilisant des objets usuels détournés en instruments de musique, et autres trouvailles sonores improbables.

Antoine Hansberger : guitares, lapsteel, mandoline, chant. Il offre une dimension rock au projet avec l’utilisation de guitares saturées, de riff entraînant, de lapsteel étrange et de mandoline éthérée.

Aurélie Péglion : voix parlée, chant, manipulation de marionnettes. Elle donne par sa voix et son jeu d’actrice, une dimension théâtrale à l’univers du spectacle. Elle conte, chuchote, raconte le « pays ». Fille d’Alan Pelhon, les mots de son père trouvent ici une résonance particulière.

Démarche de création 

Nous voulons, par ce spectacle, continuer à donner une dimension scénique aux textes de Pelhon. En effet, des années durant, les déclamations de sa poésie se sont faites sur les places, dans des villages et presque systématiquement accompagnées de concerts avec son compagnon de toujours, le chanteur Mauris. Ses poèmes, écrits dans une langue à la fois simple et très maîtrisée, sont souvent brefs et percutants, et prennent encore plus de force quand ils sont dits ou chantés, portés vers le public. Dans cette optique nous imaginons un spectacle qui mêle musique, théâtre et marionnette. Et qui serait le vecteur d’émotions de la poésie de Pelhon.

« La poësia si trova pas dins un libre cubert de mofa

La poësia es sus lo camin, dins cada minuta que passa

La poësia es aqui eme nautres, Assetada sus cada cadièra, Apontelada còntra cada barri

Monsur, Madame la poësia es per toi »

Notes de mise en scène

Les mots

Ce qui frappe chez Pelhon, c’est le désir et la conviction d’écrire dans une langue dévalorisée et en péril. Mais c’est aussi l’opposition permanente qui va d’une quête effrénée de la parole (avec des poèmes comme « Calria que vos diguèssi – Il faudrait que je vous dise ») à la résignation au silence face à la défaillance inévitable des mots (« Calria sobretot si taiser – Il faudrait surtout se taire ».) Porté par ce désir de dire : les mots seront le trésor, la pépite de ce spectacle. Mots déclamés, mots murmurés, mots affichés ou mots chantés. Mòts en françès, Mòts en occitan. La mise en scène s’attachera à rentre fluide le passage entre français et occitan. Le rapport à la langue se veut libre, moderne et chargé du passé. Des mots pour parler d’aujourd'hui, pour tendre ce lien entre les vivants.

La mort

Au centre de la mise en scène, nous voulons un cinquième personnage : la mort. Elle sera incarnée par une marionnette, manipulée par Aurélie Péglion. Tanta Chiqueta du pays niçois, celle qui fout les chocottes. Tanta Chiqueta, qui se nourrit de nos peurs. Face à Tanta Chiqueta, nous n’entendons plus que le bruit des os qui s'entrechoquent. Notre mise en scène proposera un personnage de la mort sarcastique et joueur. Bien sûr, elle nous rappellera notre condition ici-bas, et nous mettra dans cet état d’urgence : l’urgence de vivre. La mort sera le fil rouge du spectacle. Ses interventions très lyriques et théâtrales, viendront ponctuer le concert. La mort meneuse de revue, Monsieur Loyal, venant sans cesse nous rappeler l’urgence de vivre, de faire, de dire. Très inspirée de l’esthétique des personnages de fêtes mortuaires Mexicaines, elle aura taille humaine et sera de type « muppet ».Une main servant à actionner la bouche, l’autre main manipulant le bras.

La poésie sur la place publique

La mise en scène a pour ambition de mettre la poésie sur la place publique. Dans la lignée des troubadours, dans la filiation logique des tournées Mauris / Pelhon ; nous voulons proposer une forme « hybride » qui mêle musique, poésie, chant, théâtre et marionnette. Les textes de Pelhon écrits à la fois dans une langue simple et très maîtrisée sont souvent brefs et percutants. Ils prendront encore plus de force quand ils seront dits, chantés, portés sur la place publique.

Distribution

Création, musique et chants : Thomas Garcia, Antoine Hansberger, Benjamin Novarino-Giana

Mise en scène, comédie et marionnettes : Aurélie Péglion

Plasticiens, construction marionnette : Élodie Paladino, Miguel Calisto Moralès

Costumes : Sidonie Bouquet

Régie : Bastien Roussel

Photos : Frédéric de Faverney